Fièvre et Feu

"Nous n'y pouvons plus rien
L'arbre en nous a parlé
Un vent a traversé
La cour de nos demeures
Des fumées sont montées
Des remparts de la ville
Au milieu de la plaine
Les bêtes ont couru
Les unes vers la joie
Les autres vers la peine
En nous l'arbre a parlé
Nous n'y pouvons plus rien
Longtemps à s'enfoncer
Dans le sol du secret
À supporter les givres
Des tendresses perdues
À retenir l'éclair
Des douleurs éventrées
À engendrer des fruits
D'amour inaccompli
Loin des astres de sang
Nés de notre désir
Où nous avions rêvé
Où nous aurions pu vivre"

François Cheng
"À l'orient de tout"