Jean-Marc Undriener | Cahots, donc
texte : Jean-Marc Undriener
photographies ©Isabelle Françaix
On ne sait plus trop
où on va — on a oublié
on entre dans cette vie-là
sans savoir
— si on savait
.jpg)
poser le regard
dans ce coin de vitre
attendre que ça passe — voilà
que le sale du carreau se dissipe
qu’il disparaisse dans l’œil

trop lent — on est lent
on ne voit pas, on ne veut pas voir
on va vite pourtant mais
ce qui vient ne vient plus
et ce qui est là ne tient
plus à rien

c’est la tête qui défile
dans le carreau, pas le dehors —
le dehors, on l’a coincé dans le fond
et on se l’est mise dedans l’œil
bien comme il faut —
cette fatigue du dehors

mouvement, vie
en bousculade dans l’œil
à portée de —
fixer ça : un moyen de toucher
quand on ne touche rien
quand on ne touche à rien
tout passe alors
il reste ça

il s’en passe des
choses — mais vite
passer à autre chose
on ne reste pas
on ne tient pas en place
on n’a pas de place
dans ce qui ne tient pas

loin — la route encore
et pourtant on est dessus
loin du compte
— c’est ça

il y a des questions qu’on
évite de se poser : le pourquoi
du comment on
en est là
se retrouve là
le front dans la vitre

la vitre ramène à quelque chose
comme un peu de réel
on défile au-dehors
dedans on est là
on y est
on se grave dans l’instant

même de peu
on se manque toujours
et les lieux finissent
par quitter le corps
on sait un peu d’où on est parti
d’où on vient et
de quoi on procède
on va comme on va
on trébuche parfois
sur si peu de choses
sur du presque rien
— grains, particules, cailloux
cahots de vitre et de vie.
texte : Jean-Marc Undriener
photographies ©Isabelle Françaix
On ne sait plus trop
où on va — on a oublié
on entre dans cette vie-là
sans savoir
— si on savait
.jpg)
poser le regard
dans ce coin de vitre
attendre que ça passe — voilà
que le sale du carreau se dissipe
qu’il disparaisse dans l’œil

trop lent — on est lent
on ne voit pas, on ne veut pas voir
on va vite pourtant mais
ce qui vient ne vient plus
et ce qui est là ne tient
plus à rien

c’est la tête qui défile
dans le carreau, pas le dehors —
le dehors, on l’a coincé dans le fond
et on se l’est mise dedans l’œil
bien comme il faut —
cette fatigue du dehors

mouvement, vie
en bousculade dans l’œil
à portée de —
fixer ça : un moyen de toucher
quand on ne touche rien
quand on ne touche à rien
tout passe alors
il reste ça

il s’en passe des
choses — mais vite
passer à autre chose
on ne reste pas
on ne tient pas en place
on n’a pas de place
dans ce qui ne tient pas

loin — la route encore
et pourtant on est dessus
loin du compte
— c’est ça

il y a des questions qu’on
évite de se poser : le pourquoi
du comment on
en est là
se retrouve là
le front dans la vitre

la vitre ramène à quelque chose
comme un peu de réel
on défile au-dehors
dedans on est là
on y est
on se grave dans l’instant

même de peu
on se manque toujours
et les lieux finissent
par quitter le corps
on sait un peu d’où on est parti
d’où on vient et
de quoi on procède
on va comme on va
on trébuche parfois
sur si peu de choses
sur du presque rien
— grains, particules, cailloux
cahots de vitre et de vie.
texte : Jean-Marc Undriener
photographies ©Isabelle Françaix
Jean-Marc Undriener et moi ne nous sommes jamais vus, et pourtant nous nous sommes rencontrés dans un espace entre les mots et les images. Dans ce voyage et ces cahots qui nous promènent, ces intervalles où pulse la vie, sans effroi ni fascination... Lui très au sud, moi très au nord. Il nous faudra prendre un train et nous arrêter à mi-chemin, puis en prendre un autre ensemble, peut-être.
Rien ne va de soi. Un grain de sable est indispensable pour que l'imaginaire se mette en route...
Invitation au voyage vers le site de cet éveilleur éveillé : http://www.fibrillations.net