VISIONS GOLDBERG - VARIATION 3


"Ces corps n'ont pas eu lieu
Ni ces cœurs ni ces nuits

Sans les fleuves de l'émoi
Rien rien ne s'assemble

Il nous faut le partage
Il nous faut l'incendie

Pour que s'amorce la source
Pour que vive la vie.
"

Vivre - Andrée Chedid
 



"C’est le premier canon. Cette technique de composition contrapuntique fait entendre à travers des mélodies secondaires (appelées voix ou imitations) la mélodie initiale ou directrice. Ses imitations peuvent en être l’exacte réplique ou être transformées. Ce canon est à l’unisson : la deuxième voix commence par la même note que la première, une mesure plus tard. Il s’appuie sur une ligne de basse jouée non legato, imitant le pizzicato. La mesure à 12/8 suggère une souplesse ondoyante."
Irina Lankova

*

Deux voix à l'unisson pour cette troisième variation : j'y entends le désir, la rencontre, l'émoi.

Les Chinois, raconte Cyrille Javary dans Le discours de la tortue, envisagent la sexualité très différemment des Occidentaux : au-delà d'une pulsion individuelle (voire "individualisante"), la sexualité "relie le 'vivre' commun à tous les êtres vivants, au sentir/penser de chacun d'entre nous [...]".
L'idéogramme qui la représente "ne comporte aucune référence directe au sexe mais est construit en associant le signe général du coeur, indicateur de tout ce qui a trait aux sentiments et aux perceptions, au mot vivre".

Au-delà des mots, des conventions, des coutumes, ce qui nous relie n'est-il pas l'élan d'avant le langage, le geste qui découvre avant la parole qui définit ?

Une vibration.


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