VISIONS GOLDBERG - VARIATION 5

 


"Est-ce que le chant
D’un oiseau
Aide un autre oiseau
A trouver son chant ?
"

Eugène Guillevic
 



"C’est la première des variations à « mains croisées ». Les Goldberg ayant été écrites pour clavecin, les deux claviers de cet instrument en facilitent l’exécution plutôt qu’au piano, surtout lorsque le rythme s’emballe et qu’une note ayant été jouée d’une main doit l’être de l’autre juste après sans que la mélodie ne soit interrompue.
Cette variation est excitante et joyeuse. Mais chaque fois que j’y arrive, je tremble car si sa fluidité la fait paraître facile… elle ne l’est pas du tout !
"
Irina Lankova

*

Comment 32 films peuvent-ils rencontrer 32 variations, en toute liberté, sans tenter de les illustrer mais en contrepoint de leur dynamique ? Ce cheminement peut-il vraiment être raconté ? Deux mouvements se rencontrent, celui de la musique à travers le temps et celui des sensations qu'elle éveille... Croisements, contingence, hasard, nécessité, liberté ?

Me revient en mémoire la façon dont les Chinois traduisent le "hasard", un concept étranger à leur approche, par une formule particulière qui parle de choses qui "aiment à arriver ensemble". En effet, analyse Cyrille Javary dans Le discours de la tortue (pp.54-55), "là où nous voyons éventualité et contingence, les idéogrammes chinois suggèrent affinité et convergence. À ce couplage efficient entre niveaux différents, les Chinois ont trouvé un symbole d'une grande élégance : les oiseaux."

"Les oiseaux sont les messagers du ciel, parce que de toutes les créatures vivantes, ce sont les moins soumises à la contingence. Leur totale liberté leur est garantie par leurs ailes. Les oiseaux volent où ils veulent et se posent là où ils le désirent. Le génie des Chinois est d'avoir choisi cette liberté pour en faire le symbole à la fois du hasard et de la dignité humaine."

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